Le locavorisme

Locavorisme : du champ à l’assiette !

S’incluant dans la perspective de consommer moins et mieux, le locavorisme fait son apparition dans vos assiettes ! À l’égard du végétarisme ou du végétalisme, le locavorisme s’inscrit également dans une démarche de consommation éthique qui privilégie les aliments – de toutes sortes – locaux. Tendance ou véritable changement des mentalités, nous faisons le tour de ce mouvement qui tente de s’imposer dans notre alimentation et remet en cause les pratiques liées à la mondialisation. Alors, prêts à changer vos manières de consommer ?

Le locavorisme : d’où ça vient ?

Pour retrouver l’origine de ce concept de « locavorisme », il faut quitter nos contrées françaises et traverser l’atlantique pour creuser de l’autre côté du globe. Le mouvement « locavore » est né aux États-Unis en 2005 pendant la Journée mondiale de l’environnement. Jessica Prentice, cuisinière et écrivaine américaine de San Francisco, est à l’origine de ce mot qu’elle a inventé et du mouvement qui lui correspond. Depuis, le terme est entré dans les dictionnaires. Le locavore est celui qui pratique le locavorisme.

Le mouvement consiste à consommer exclusivement des denrées cultivées ou produites localement. Cela signifie que tous les aliments qui se retrouvent dans vos assiettes doivent provenir d’une zone proche de votre domicile. Jessica Prentice a initialement défini un périmètre de 100 miles soit environ 160km. Cela réduit de manière considérable les possibilités d’achat et incite le consommateur à se tourner vers des circuits courts.

En 2008, un français s’empare en premier du mouvement américain. Stéphane Linou, créateur de la première AMAP, fait l’expérience de manger 100% local durant une année. Depuis, le locavorisme a pris une ampleur considérable sur le territoire.

Il est à noter que, avant d’avoir mis des mots sur ce mode de consommation, on trouve des traces du mouvement dans l’Histoire. L’approvisionnement sans intermédiaire existait déjà lors des Trente Glorieuses notamment mais a peu à peu été remplacé par les grandes surfaces dans un contexte de mondialisation.

Devenir locavore

Les avantages de la consommation de produits locaux

Un mode de consommation qui respecte les saisons

Prenez en compte la saisonnalité des fruits et légumes en devenant locavores. Vous redécouvrirez certainement de nombreux aliments que vous avez probablement tendance à ignorer sur les étalages des supermarchés. En variant les fruits et légumes que vous mettez dans vos assiettes et en respectant les saisons de récolte, vous ingérez davantage de vitamines et minéraux indispensables à votre santé. Ces micronutriments vous aident à vous maintenir en forme. Chaque végétal qui est récolté à maturité est plus riche que ceux qui poussent sous serre. Laissez-vous surprendre par leur goût !

La garantie de manger plus frais et de qualité

En mangeant local, vous êtes incités à manger toujours plus frais et vos organismes vous remercieront ! Aucun conservateur ni additif n’est ajouté à vos aliments car ils n’ont pas besoin d’être transportés d’une région à une autre. Ainsi, tout le monde pourra manger sans craindre des effets secondaires, même les personnes les plus fragiles. Le locavorisme met fin aux produits transformés industriellement et réduit ainsi les risques d’obésité et les désagréments sur la santé. Redécouvrez le plaisir de cuisiner des produits bruts !

Le respect de l’environnement

Le locavorisme s’inscrit nécessairement dans une démarche de développement durable et de protection de l’environnement. En achetant un avocat péruvien en supermarché, on ne prend pas forcément conscience des kilomètres que le fruit a parcouru et des transports nécessaires à son acheminement. Consommer local permet de limiter grandement toutes les émissions de CO2 liées aux transports. Quand bien même un camion ou une voiture est nécessaire à l’acheminement des fruits et légumes locaux, le nombre de kilomètres parcourus sera inévitablement minime.

La prise en compte des petits producteurs

Aidez les producteurs qui vous entourent et soutenez l’économie locale en consommant des fruits, des légumes, du fromage ou de la viande produits à deux pas de chez vous ! Vous êtes en mesure de porter un regard sur les conditions de production de vos aliments et vous partez à la rencontre de ceux qui vous entourent. Le consommateur a la possibilité de créer du lien sur son territoire et d’œuvrer pour le développement économique de son pays : un atout non négligeable.

Les limites du locavorisme

Le locavorisme semble être l’option d’alimentation la plus optimale qui encourage à la fois une meilleure nutrition, une consommation responsable et un soutien de l’économie locale. Pourtant, comme toute démarche, elle possède des limites qu’il est nécessaire d’évoquer afin que vous puissiez faire vos choix de consommation en toutes connaissances de cause.

Une alimentation peu diversifiée

En devenant locavores, vous êtes tributaires des aléas de la météo et des conditions de récolte. Il est possible que, pendant une année, certains fruits ou légumes ne poussent pas du tout. Selon la région où vous vivez, vous serez alors contraints de ne consommer qu’une ou deux variétés de légumes durant une certaine période par exemple. De quoi rendre les repas très monotones ! Et, quand on sait à quel point le fait de se mettre à table est un facteur social important en France, cela risque de créer bien des désagréments.

Attention aux cultures sous serre

Consommer local ne veut pas dire que l’on peut faire confiance à toutes les productions environnantes. C’est ici que le locavorisme atteint ses limites. Selon la définition, acheter des fruits et légumes hors-saison qui ont poussé sous serre à 10km de chez soi correspond à une alimentation locavore. On perd alors tous les bienfaits cités précédemment !

La question du transport

Bien que limité, le transport des aliments reste tout de même présent. Le produit parcourt une distance minime mais a besoin d’être acheminé du lieu de production au lieu de consommation. On pourrait penser que les émissions sont quasi inexistantes. Pourtant, si on les rapporte au kilo d’aliment transporté, on se rend compte qu’elles ont quand même leur importance.

Manger local

Devenir locavore : où consommer ?

De nombreux points d’achats qui répondent aux exigences des consommateurs locavores se développent dans toutes les villes de France. Dans les supermarchés, des rayons dédiés aux produits locaux ont fait leur apparition. Ils réunissent de nombreux aliments de qualité issus des productions alentours. En ville, vous pouvez également vous rendre dans des AMAP (Association pour le Maintien d’une Agriculture de Proximité) ou d’autres coopératives permettant les circuits courts de distribution (on peut citer La Ruche qui dit Oui, les Biocoop : qui proposent des produits locaux ET bio, les drives fermiers…). Enfin, si vous habitez à la campagne, n’hésitez pas à chercher autour de chez vous pour acheter en direct aux producteurs. De plus en plus d’entre eux proposent un service de vente sur leurs exploitations ou se réunissent pour vendre leurs aliments.

Êtes-vous prêts à sauter le pas du locavorisme ? Quand bien même vous n’auriez pas envie de consommer 100% local, nous vous recommandons vivement de chercher des alternatives autour de chez vous afin de redécouvrir le vrai goût des produits et de prendre soin de votre santé !